IIEG
21 septembre 2025

La Dette américaine : Vers une « Crise Cardiaque » ou une Simple crise de confiance ?

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Khaled Hamadé

Président de l'Institut International d'Études Géopolitiques

La Dette américaine :

Vers une « Crise Cardiaque » ou une Simple crise de confiance ?

Analyse de l’Institut International d’Études Géopolitiques (IIEG) sous la direction de Khaled Hamadé

L’économie mondiale traverse une phase de grande incertitude. L’endettement croissant des États-Unis, combiné aux tensions géopolitiques et aux fractures sociales, fait peser un risque majeur sur la stabilité du système monétaire international.

C’est dans ce contexte que Ray Dalio, fondateur de Bridgewater Associates – le plus grand fonds d’investissement au monde – a récemment lancé un avertissement préoccupant :
une « crise cardiaque » de la dette américaine pourrait survenir dans un avenir proche.

Le Président de l’Institut International d’Études Géopolitiques (IIEG), Khaled Hamadé, et son équipe d’experts estiment que ces propos doivent être pris avec le plus grand sérieux, compte tenu de l’importance de Dalio en tant qu’analyste et de la portée mondiale des enjeux évoqués.

Mais au-delà de l’analogie médicale, quelle est la réalité de la situation ?

Ray Dalio : Une Voix d’autorité dans l’analyse des crises

Ray Dalio n’est pas un observateur ordinaire. Investisseur légendaire et fondateur de Bridgewater Associates en 1975, il a fait de son fonds le plus influent du monde avec des centaines de milliards de dollars sous gestion.
Auteur de plusieurs ouvrages majeurs, dont « Principles for Navigating Big Debt Crises », il est reconnu pour sa capacité à analyser les crises économiques et financières sur le temps long.
Ses avertissements sont d’autant plus écoutés qu’ils reposent sur une mise en perspective historique, identifiant les cycles de dettes et de crises récurrentes dans les économies dominantes.

Le 24 juillet 2025, dans une interview accordée à Fortune, Dalio a déclaré : « Nous dépensons 40% de plus que ce que nous encaissons, et c’est un problème chronique.

C’est comme de la plaque dans les artères qui comprime le pouvoir d’achat.

« Une dette qui menace d’asphyxier le système.

Pour Dalio, la situation américaine ressemble à celle d’un patient dont les excès accumulés depuis des décennies finissent par provoquer un infarctus.
La « crise cardiaque » dont il parle correspond à l’explosion d’une dette publique devenue insoutenable après des années de déficits chroniques et de politiques monétaires ultra-expansionnistes.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la dette américaine représente aujourd’hui plus de 120% du PIB, plaçant les États-Unis parmi les pays les plus endettés du monde développé.
Plus préoccupant encore, les paiements d’intérêts sur cette dette représentent désormais plus de 3% du PIB, dépassant même le budget de la défense.
Avec près d’un tiers de la dette arrivant à échéance en moins d’un an, le Trésor américain doit constamment se refinancer sur les marchés, le rendant vulnérable à toute hausse des taux d’intérêt.

Depuis 2008, la dette américaine n’a cessé de croître, atteignant des niveaux historiques après les plans de relance massifs liés à la pandémie de 2020.

Cette dynamique, selon les experts de l’IIEG, constitue un risque systémique majeur qui dépasse largement les frontières américaines, car le dollar reste au cœur du système monétaire mondial.

Le Vrai Risque : Une Crise de Confiance plutôt qu’une faillite.

Il est crucial de comprendre que le danger pour les États-Unis n’est pas une faillite au sens traditionnel.
En tant qu’émetteur de sa propre monnaie de réserve mondiale, le Trésor américain ne peut techniquement pas faire défaut.

En dernier recours, la Réserve Fédérale peut toujours créer de la monnaie pour acheter la dette.
Le véritable danger est une crise de confiance.
Ce scénario se matérialise lorsque les investisseurs, nationaux et étrangers, commencent à douter de la volonté ou de la capacité du gouvernement à maîtriser sa trajectoire budgétaire.
Ils exigent alors une prime de risque plus élevée pour détenir de la dette américaine, ce qui fait grimper les taux d’intérêt.
Ce phénomène peut devenir auto-réalisateur : la hausse des taux alourdit la charge de la dette, ce qui creuse le déficit et renforce la méfiance des investisseurs.

Les déclencheurs d’une telle crise pourraient être une inflation persistante, une instabilité politique majeure ou une dégradation de la note de crédit par les agences de notation.
Dalio estime qu’il y a plus de 50% de chances qu’un « traumatisme » financier survienne si rien n’est fait pour corriger la trajectoire actuelle.

Des tensions sociales comparables aux années 1930.

Dalio alerte également sur la fragilisation du tissu social et politique américain.
Les inégalités croissantes, la polarisation idéologique et la perte de confiance dans les institutions créent un climat instable.

Selon lui, la situation actuelle rappelle par certains aspects les années 1930-1940, marquées par des crises économiques profondes et la montée des tensions internationales.

Pour Khaled Hamadé et les experts de l’IIEG, cette combinaison d’endettement excessif et de fragilité sociale rend le système particulièrement vulnérable.

Les crises financières ne sont jamais isolées : elles interagissent avec les dynamiques sociales et géopolitiques, amplifiant leurs effets et pouvant entraîner des bouleversements bien au-delà du domaine économique.

Bitcoin et l’Or : des refuges face à la fragilité du dollar.

Face à ces menaces, Ray Dalio recommande la diversification des portefeuilles d’investissement. L’or, actif refuge par excellence, conserve son rôle et sa demande par les banques centrales des pays émergents reste forte.

Dalio recommande d’en détenir 10 à 15% dans un portefeuille diversifié.

Concernant Bitcoin, Dalio reconnaît son potentiel en tant qu' »or numérique ».

Avec son offre limitée à 21 millions d’unités, Bitcoin se distingue des monnaies fiduciaires soumises aux politiques inflationnistes des banques centrales. Cette rareté, ajoutée à sa décentralisation et à sa résistance à la censure, lui confère un statut particulier.
Cependant, les experts de l’IIEG appellent à la prudence concernant Bitcoin. Sa volatilité extrême et sa corrélation croissante avec les actifs technologiques en période de stress financier réduisent ses bénéfices de diversification.

De plus, l’adoption par les banques centrales est quasi nulle, en raison des incertitudes réglementaires et des défis de conservation.
Bitcoin doit être considéré comme un actif spéculatif à haut risque plutôt qu’une ancre de stabilité comparable à l’or.

Un Signal d’Alerte pour la communauté Internationale.

L’analyse de Ray Dalio prend une importance particulière car elle met en lumière un risque de crise systémique mondiale.

En tant que président de l’IIEG, Khaled Hamadé souligne, avec son équipe d’experts, que la « crise cardiaque » de la dette américaine n’est pas une simple hypothèse théorique : elle pourrait avoir des répercussions planétaires sur les marchés, les relations internationales et la stabilité des états.

Bien que le dollar conserve sa position dominante avec 58% des réserves de change mondiales, son déclin relatif est une tendance de fond.

La diversification vers l’or et, avec prudence, vers Bitcoin, doit être comprise comme un avertissement sur l’évolution des équilibres monétaires mondiaux.

Ce qu’il faudrait retenir est bien de remplacer l’analogie par l’analyse.

Les propos de Ray Dalio, replacés dans le contexte géopolitique et économique actuel, constituent un signal d’alarme majeur.

Ils révèlent une fragilité structurelle du système monétaire international, aggravée par des choix politiques et budgétaires qui accentuent les déséquilibres.
L’analogie de la « crise cardiaque », bien que percutante, doit être dépassée.

Le risque qui pèse sur la dette américaine n’est pas celui d’un défaut de paiement brutal, mais celui d’une lente érosion de la confiance, pouvant conduire à une crise de liquidité.

Les outils pour gérer la dette existent, mais la polarisation politique à Washington jette un doute sur la volonté de les utiliser de manière décisive.

Pour l’IIEG et son président Khaled Hamadé, ces avertissements doivent inciter les décideurs, investisseurs et institutions à anticiper une éventuelle crise systémique.

Le déclin du dollar sera probablement lent et ordonné, mais il incite à une diversification stratégique des actifs.
Dans ce paysage, l’or confirme son rôle d’ancrage, tandis que Bitcoin, malgré son potentiel disruptif, demeure une alternative volatile à manier avec la plus grande prudence.
Car une chose est sûre : si les États-Unis venaient à subir cette « crise cardiaque » de la dette, les répercussions se feraient sentir sur l’ensemble de la planète.

Analyse réalisée par la commission économie de l’IIEG sous la direction de Khaled Hamadé
Références[1] Fonds Monétaire International (FMI) – data.imf.org
[2] Committee for a Responsible Federal Budget (CRFB) – crfb.org
[3] U.S. Congress Joint Economic Committee (JEC) – jec.senate.gov
[4] Fortune (24 juillet 2025) – « Ray Dalio issues his most dire warning to America yet » – fortune.com
[5] NYDIG – nydig.com
[6] World Gold Council – gold.org

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