Avec son dernier ouvrage récemment publié aux éditions Dalloz, « Faut-il abandonner le pouvoir aux savants ? La tentation de l’épistocratie », le professeur Alexandre Viala interroge les fondements de la démocratie contemporaine à la lumière d’un concept ancien qui remonte à Platon, mais qui est aujourd’hui relancé par les défis géopolitiques imputables à la montée inquiétante des populismes : celui de l’épistocratie, c’est-à-dire le gouvernement par les plus compétents ou les plus instruits.
Dans un contexte où la démocratie représentative traverse une crise de légitimité, où les réseaux sociaux bousculent la hiérarchie des savoirs, et où les décisions techniques exigent des connaissances de plus en plus pointues, Alexandre Viala pose une question dérangeante : la compétence des décideurs doit-elle primer sur la légitimité électorale ? Tout en refusant une technocratie autoritaire, il explore les tensions entre rationalité et volonté populaire, et propose une réflexion stimulante sur l’articulation entre savoir et pouvoir.
Professeur de droit constitutionnel et de philosophie du droit à l’Université de Montpellier, Alexandre Viala est une figure intellectuelle engagée. Auteur du manuel de référence « Philosophie du droit » (Éditions Ellipses), il a dirigé pendant de nombreuses années le CERCOP (Centre d’Études et de Recherches Comparatives Constitutionnelles et Politiques), un centre de recherche reconnu pour sa rigueur et son ouverture aux grands débats contemporains. Il dirige également, depuis plus de vingt ans, le Diplôme d’Université de Philosophie du droit de Montpellier.
Son engagement ne se limite pas à l’université. Membre actif du Conseil scientifique de l’Institut international d’études géopolitiques, basé à Montpellier, Alexandre Viala y apporte une contribution précieuse, à la croisée du droit, de la philosophie et de la géopolitique. L’Institut, qui réunit experts, universitaires et diplomates, se veut un lieu de réflexion stratégique sur les grands enjeux mondiaux, avec une attention particulière portée aux mutations du droit dans les relations internationales.
À travers son parcours, Alexandre Viala incarne une exigence intellectuelle rare : celle d’un penseur du droit capable de mettre en tension les idéaux démocratiques et les réalités du savoir. Son livre est un appel à penser la démocratie non seulement comme un régime de liberté, mais aussi comme un défi permanent à l’intelligence collective.